J'ai commencé à travailler
le piano à 40 ans concrétisant
ainsi une très ancienne passion.
Que de peine(s) !
Au détour d'un gros travail d'apprentissage
de lecture musicale, j'ai rencontré
Ludwig van Beethoven.
Pour m'exercer à lire la musique,
je me suis imposée (non sans plaisir
!) de déchiffrer toutes les sonates
de Mozart, puis celles de Haydn et enfin celles
de Beethoven.
Inutile de préciser que cela ne ressemblait
à rien. Aucune importance, même
la pire cacophonie ne pouvait m'arrêter.
C'est ainsi que je L'ai découvert.
De l'intérieur. Par bribes.
J'étais comme au bas d'une montagne
immensément haute.
Et puis j'ai entendu l'Opus 111. J'en suis
restée sans voix, muette d'admiration.
Il m'avait fallu plus de 40 ans pour découvrir
ce qui devait donner un sens à ma vie.
Depuis je gravis le petit sentier semé
d'embûches qui doit me mener à
La 111. Seule l'opus 106 dite "la saucisse"
échappera au carnage. Trop obscure.
J'en bave. Il m'arrive de pleurer de rage
d'avoir perdu tant de temps, d'être
aussi médiocre, d'avoir autant de difficultés
physiques pour jouer ce qui, musicalement,
est pour moi une évidence. Cette musique,
je la fais mienne, note par note. Plus je
la pénètre, plus je lui appartiens.
Je ne toucherai pas à La 111 avant
d'avoir parcouru le chemin initiatique incontournable,
pour ne pas l'abîmer, pour l'aborder
avec le maximum d'atouts dans mon jeu.
Voilà toute l'histoire.
Catherine
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