Je n'étais qu'une
enfant, prélude d'une vie
Déjà cette passion m'habitait
de tout mon être
Mon cur battait au rythme des mesures
Mon âme s'exaltait au gré des
tonalités
Beethoven m'éveilla
au sens profond de la musique
À ce langage qui exprime l'inexprimable
Le piano allait devenir mon exutoire, mon
confident
Amplifiant, dans un crescendo, mes passions
et mes tourments
Un jour, la fantaisie fit
place à une sonate pathétique
La maladie surgit tel un accord dissonant
À travers ce Scherzo insoutenable,
de longs soupirs
Telle la voix brisée d'une cornemuse
dans le torrent
Ce mal, je sais, ne me quittera
plus jamais
Mais Dieu comprit ma souffrance, ma tristesse
Me donna une famille, des amis à
aimer
Et la musique pour m'apaiser et pour oublier
Je suis l'écho du
hautbois chantant la nature
Je suis ce violoncelle solitaire jetant
son regard sur le monde
Je suis ce long silence dont vous ignorez
l'existence
Je suis cette fugue en mineur dont on ne
comprend pas le sens
Vous qui me jugez, vous
qui m'interprétez
Quelle perte de temps pour ces choses futiles
Ne comprenez-vous pas que la clé
de mon univers
Vous l'atteindrez vraiment par la musique
Ma vie sera une longue symphonie
Un hymne à la joie et à la
bonté des hommes
Ma vie sera une romance pour violon
Aux contrastes et aux nuances infinis
Quand l'adagio laissera
place au Requiem
Que les vents lanceront leur dernier souffle
Et que les cordes vibreront de leurs dernières
joies
La musique m'habitera encore de son écho
Musique, mon refuge
Douce compagne de la solitude
Musique, mon autre moitié
Les mots sont vains quand le cur écoute
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