C'est en 6ème, à 10 ans,
que j'ai eu la révélation
d'une musique inconnue de quelqu'un dont
je n'avais jamais entendu parler jusque
là, qui déterminerait toute
la suite de mon existence : Ludwig van BEETHOVEN.
Un flamand d'origine, comme moi.
Notre professeur de musique nous avait
fait abonner à des fiches concernant
les compositeurs célèbres,
et illustrait ses cours en nous faisant
écouter certains passages de leurs
uvres.
BACH, HAENDEL, HAYDN, MOZART... aucun ne
m'a touché vraiment. Arriva le tour
de BEETHOVEN. L'homme, avec son "testament
d'Heiligenstadt ", sa surdité,
sa volonté farouche de " braver
le destin" m'intéressa au plus
haut point. Le portrait de STIELER qui illustrait
la fiche mettait déjà la petite
fille que j'étais en émoi
et sa musique !!!
C'est en entendant des bribes de la 5ème,
de la 6ème, de la 3ème et
de la 9ème symphonies, les 1ers mouvements
des sonates "Mondschein" et "
Appassionata" que j'ai pris la ferme
décision de devenir musicienne. Stupeur
des parents J'ai du attendre mes 12 ans
en me consolant avec les quelques disques
beethovéniens existant dans ma petite
ville, achetés avec mon argent de
poche et, enfin, j'ai eu le droit de m'inscrire
à l'ECOLE DE MUSIQUE de COMINES.
Là, par tradition, on ne laissait
pas commencer le piano ou 'le violon (instruments
qui n'étaient pas utiles à
la "Fanfare" locale) avant d'avoir
achevé trois ans de solfège
rythmique.
Qu'importe, à 15 ans j'ai commencé
le piano... à 16 j'entrais au Conservatoire
et je jouais mes "Premiers BEETHOVEN
" avec délices 5 heures par
jour. L' Appassionata m'a valu un Premier
Prix dans un concours Entre temps j'avais
commencé à travailler comme
secrétaire et m'étais offert
l'essentiel des uvres du Maître.
J'ai découvert les quatuors, les
uvres moins connues, sa musique vocale
si " parlante " au cur et
à l'esprit. J'ai pleuré avec
la cavatine de l'opus 130, bouillonné
d'énergie avec les symphonies, travaillé
dur les sonates et les trios avec piano...
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