Comme nous l'avons mentionné plus haut,
ce Finale est un thème
et variations enserré dans une
forme lied transcendée.
A
Introduction : allegro,
ut mineur, mesure 27 à 52 .
Elle consiste en un dialogue entre
l'orchestre et le piano, ce dernier opposant
au thème orchestral en noires et croches piquées
une phrase expressive quasi recitando.
Le thème : meno
allegro, ut majeur, mesure 60 à
76.
Il est précédé de motifs d'appels (2
croches-noire) aux cors, hautbois puis au
piano annonçant la tête du thème. On a vu
dans ces appels ternaires une évocation d'éléments
symboliques maçonniques (voir plus haut).
Le thème se divise en 4 périodes de
8 temps chacune dans une configuration mélodique
ternaire :
a : antécédent puis conséquent
b : partie axée sur la tête du thème
et se terminant sur un point d'orgue agrémenté
d'une cadence
a' : reprise du conséquent du thème
Les variations strictes.
B
Cette partie centrale est constituée
de trois variations libres s'apparentant au
développement, à la glose du matériau thématique.
Variation libre 1 :
mesure 185 à 290, allegro molto, piano et orchestre,
modulante.
Cette variation se divise en 4 périodes :
1)
mesure 185 à 200, ut mineur.
Piano et orchestre dialoguent dans le plus
pur style concertant en conservant toutefois
l'architecture du thème d'origine.
2) mesure 200 à 219, ut mineur vers
si majeur.
Cette partie est un pont modulant
se basant sur le thème d'appel (2 croches-noire)
précédant l'exposition du thème.
3)
mesure 219 à 250, si majeur vers la mineur.
Le début du thème, épuré, est ici l'objet
de la variation :
Il est ensuite disloqué et distribué dans
les pupitres de violons et d'alti
4) phase conclusive : mesure 250 à 290,
la mineur.
Elle s'inspire de cette idée mélodique
(violoncelles et contrebasses) soutenue par
l'harmonie en accords et entrecoupée par des
interventions du piano
Variation libre 2 :
mesure 291 à 321, allegro
ma non troppo, 6/8, la majeur.
La poésie et la délicatesse se dégageant
de cette variation évoquent la romance instrumentale
qui s'est développée dans la musique instrumentale
et de chambre à partir de la seconde moitié
du XVIIIème siècle. Dans ce passage très intimiste,
l'orchestration, de type musique de chambre
laisse une large part au dialogue les bois
(clarinettes et bassons) et le piano. Le thème,
confié à la première clarinette n'apparaît
ici qu'en filigrane.
1ère période : mesure
291 à 307.
2ème période :
mesure 307 à 316, commentaire expressif, lyrique,
confié au piano.
Période d'attente (mesure 316 à 321)
annonçant le motif rythmique utilisé par la
variation suivante.
Variation libre 3 :
mesure 322 à 388, Marcia, assai vivace, 2/4,
fa majeur.
1ère période : mesure
322 à 338.
Cette première phase de variation
est proche du procédé de variation stricte,
les éléments structurels et mélodiques du
thème étant plus ou moins conservés. Ce
thème d'allure martial est ponctué par des
scansions de cordes à contretemps déstabilisant
l'accentuation de la métrique, artifice
rythmique par ailleurs très prisé par le
compositeur.
(les + correspondent aux accords
des cordes)
Intermède : mesure 337 à 346 ;
commentaire concertant avec alternance piano/tutti.
Mesure 346 à 357 : reprise des
mesures 334 à 337 avec conclusion en écho.
2ème période (codetta) : mesure 357 à 388.
Cette péroraison est un épisode contrastant,
legato et expressif, où semble poindre un
lointain souvenir du thème originel.
A'
Allegro : mesure
389 à 397 ; citation tronquée et modifiée
de l'introduction de A (27-52)
Allegro ma non troppo (quasi andante
con moto) : mesure 398 à 408 ;
citation des accords précédant l'énoncé du
thème (A : mesure 53 à 57) avec suppression
du point d'orgue, agrémentée d'un accompagnement
en arpèges confié au piano.
Les variations strictes avec choeur.
Codetta et Coda.
Ces deux parties se succèdent en un subtil
enchaînement que seule la lecture attentive
du texte permet de situer :
La
Codetta.
Elle procède par une répétition des
deux premiers vers de la sixième strophe
avec quelques libertés littéraires. A la
mesure 490, une accélération du tempo (Presto)
permet un habile glissement vers l'ultime
partie de cette œuvre.
1ère période : mesure
455 à 474, dialogue orchestre et choeur
avec modification du texte (Nehmt
hin, ihr schönen Seelen, Nehmt hin, die
Gaben schöner Kunst)
2ème période : mesure
474 à 482, entrée en imitation irrégulière
(ténor/ soprano) sur les deux premier vers
de la sixième strophe. A noter que la mélodie
chantée par la soprano, reprise par la suite
dans la Coda,
s'inspire directement de celle de l'allegretto du lied
Seufzer
eines Ungeliebten und Gegenliebe :
3ème période :
mesure 482 à 494 ; tutti, sur les deux
premiers vers de la sixième strophe, Nehmt
remplaçant Froh .
La Coda.
(mesure 494)
Cette ultime partie marque l'apothéose
de la Fantaisie, affirmée
par le caractère optimiste du texte de la
dernière strophe du poème de Kuffner où
la force d'un dieu universel permettra la
rédemption morale, spirituelle et mystique
de l'homme afin d'accéder à la fraternité.
Par un souci de figuralisme Kraft
(force) et Götter
(Dieu) sont musicalement mis en évidence,
constituant les sommets expressifs (climax)
de cette coda.
1ère période : mesure
494 à 530, tutti.
2ème période : mesure
530 à 554, reprise des mesures 474 à 490
de la codetta
3ème période :
mesure 554 à 596, reprise des mesures 494
à 530 avec changement de texte.
Péroraison : mesure 596.