La structure du premier mouvement représente l'un des meilleurs exemples de forme sonate du deuxième style de Beethoven : grandes dimensions (ce mouvement dure au moins autant qu'une symphonie complète de Mozart ou de Haydn), extrême clarté en ce qui concerne l'articulation du mouvement (chaque thème est, sans aucune ambiguïté un "personnage" qui apparaît chaque fois comme quelque chose d'important).

Beethoven a construit, en élaborant seulement six motifs (A, B, C, D, E, F), l'un des plus sublimes concertos de toute l'histoire de la musique. Son équilibre général est absolu. Regardons, par exemple, la symétrie de construction : chaque section présente un schéma analogue (en deux parties, opposées dialectiquement), qui contient le matériel complet (A+B, C, D, E).

Le mouvement reprend très fidèlement l'articulation de la forme sonate de trois parties : exposition (orchestre et soliste), développement et reprise (avec coda). Dans le schéma classique, l'exposition est souvent répétée. Ici elle est présentée une fois par l'orchestre et une fois par le soliste et l'orchestre ensemble. Cela apporte, évidemment, un déséquilibre au bénéfice de cette première partie, mais il est compensé par une expansion de la coda, laquelle prend un rôle de section indépendante.

L'introduction d'un nouveau motif (indiqué, dans le schéma qui suit, avec F) à la fin du développement, est une solution très personnelle, que Beethoven adopta également pour d'autres compositions de cette période (par exemple dans la Troisième Symphonie). Non seulement il évite la monotonie (qui peut dériver de la longueur du mouvement et du même matériel), mais c'est un grand avantage pour créer un impact psychologique qui prépare admirablement le retour triomphal du premier thème, dans la reprise.

Le reste du mouvement est caractérisé par un développement très linéaire et par une claire articulation. Le schéma qui suit représente synthétiquement la forme et les principales caractéristiques des sections (selon le principe de la forme sonate), des éléments qui composent les sections, des motifs musicaux et des tonalités des motifs. Il présente également une brève explication des procédés de composition.